Deux carnets de voyage - 2013


s'initier aux nouveaux outils informatique
s'initier aux nouveaux outils informatique

20 février au 6 avril 2013

En Mars, il fait un peu moins chaud sous les tropiques mais encore une température tout a fait convenable par rapport à chez nous. Une façon agréable donc d’abréger la transition entre l’hiver et le printemps et nous nous décidons rapidement pour ce nouveau séjour. Nous avions, comme d’habitude un certain nombre d’objectifs, de jalons tout au long de notre périple...

1. Le Centre de Développement d’Andohatapenaka : En début de séjour nous rencontrons les 3 jeunes que nous suivons dans ce centre. Toujours très bien reçus par les directeurs et les 2 assistantes sociales. On fait un point sur les 3 jeunes parrainés : 

a. Nirika fait sa 3ème et dernière année d’études de sage femme. Elle a de bons résultats, fait des stages en hôpitaux et doit réaliser 60 accouchements pour valider son diplôme. Elle en a réalisé 7, « plus que » 53. En Février 2014 elle devrait avoir son diplôme. Elle entre ensuite dans la vie active en principe sans problème pour gagner sa vie d’autant qu’elle est prête à quitter la capitale pour exercer en milieu rural. Le cout de ses études est en augmentation par rapport aux prévisions

b. Faniry en deuxième année pour son BTS électrotechnique. Il était prévu qu’il présente son mémoire en janvier 2013. A la suite de difficultés rédactionnelles et de recherche, il présentera son mémoire en Juillet 2013. Toujours motivé, il souhaite effectuer une année supplémentaire pour obtenir le niveau licence ce qui lui donnerait des facilités pour trouver un débouché. Les responsables du CDA sont favorables à cette poursuite d’études.

c. Alia en 3ème année gestion et comptabilité. Il passera son bac technique cette année, au mois d’Aout. Il était engagé à l’origine pour un BEP mais souhaiterait poursuivre ses études supérieure après le bac pour devenir comptable ou gestionnaire. Si c’était le cas, 2 possibilités : il peut rentrer en fac avec une bourse et il aurait alors besoin de environ 350€ par année supplémentaire. Il ne réussit pas son concours d’entrée et il peut intégrer un établissement privé mais il aurait alors besoin de 650€ de financement par an. Les responsables du CDA estiment qu’il a de bonnes chances d’entrer en fac avec une bourse. 

2. Nous faisons ensuite notre traditionnel détour dans le sudmais cette fois nous sommes accompagnés par Christian Gaulon qui a 3 rôles importants : Il nous véhicule et nous voyageons donc dans de bonnes conditions, il parle malgache et est spécialisé, entre autre, sur tous les sujets qui concernent le développement en milieu rural et notamment auprès des paysans. Ludger nous attend, comme d’habitude, au bord de la route. Depuis combien de temps ?... Tout le monde est rassemblé devant l’école. Les discussions commencent, un peu dans tous les sens : création de poste, mise en place d’un grenier, réajustement des salaires… Finalement, les décisions prises sont les suivantes :

a. On donne un petit coup de pouce aux salaires

b. On construit le budget de fonctionnement de l’école pour l’année civile 2013 et on le présentera à l’AG

c. On va mettre en place une culture d’arachides sur 4ha (mis à disposition par un parent d’élève) qui seront cultivés de façon communautaire et le produit viendra alimenter la caisse de l’école. Il faut que L’Eau Vive achète la semence pour la première année et l’année prochaine, le produit de la récolte devrait diminuer notre participation. 

d. Une demande est faite également par Ludger et un groupe de parents pour que Christian puisse assurer un suivi et un accompagnement. Nous verrons ensemble les possibilités de mettre en place cette démarche

Nous avons logé chez les sœurs ou nous avons été très très bien accueillis 

3. Nous mettons le cap à L’Est et nous voila à Amboditavolo. L’accueil était particulièrement soigné avec chants, danses, Coca, Fanta et une grande sincérité. Nous rencontrons une équipe d’enseignants dynamiques, motivés, ouverts. Une équipe dont la moyenne d’âge est inférieure à 35 ans avec 2 ou 3 éléments un peu plus âgés, avec une parité hommes femmes parfaite. Bref, une équipe qui a beaucoup d’éléments pour réussir. Les discussions avec les uns, les autres font apparaitre quelques points noirs et notamment une difficulté entre les enseignants et les autres membres de l’association locale en particulier avec la présidente qui est maintenant enseignante. Il n’y a pas de communication, les comptes ne sont pas clairs, on ne sait pas combien l’association possède sur son compte. Bref un climat entre les 2 parties de l’association qui semble perfectible. Il faut donc changer la présidente et recommencer à moins que :

a. On pourrait élire un vice président qui représente l’autre partie non enseignants

b. On pourrait faire en sorte de publier régulièrement les comptes et les rendre accessibles à tous les adhérents

Quelques jours après, l’élection est faite et les comptes sont publiés.  Ouf !

 

Entre 2 discussions, on met en place le 2ème panneau solaire et notre visite sur le toit permet de mettre en évidence une malfaçon sur l’une des chéneaux. Elle présente une contre pente, pas très grave à priori sauf que l’eau qui stagne des journées au soleil va ensuite rejoindre la réserve d’eau potable. Pas terrible. Le maçon va rectifier. Cette visite nous permet aussi d’analyser le dysfonctionnement qui a entrainé l’inondation de la bibliothèque pendant les très grosses pluies de Janvier. On passe une commande au maçon pour rectifier. 

Des éléments semblables, nous pourrions en rapporter beaucoup d’autres que nous avons vécus pendant nos 3 semaines passées dans ce centre. Pour les plus curieux, nous pouvons transmettre notre compte rendu détaillé au jour le jour mais il faudra accepter de parcourir une vingtaine de pages.

Au final, quelques décisions :

a. Embauche d’un gardien payé en partie par L’Eau Vive et en partie par les parents. La maison est construite par les parents pour le 1erAvril (ne riez pas, le 1er Avril c’était fait) date d’embauche du gardien

b.Embauche d’un jardinier avec le contrat de financer une partie de son salaire avec la production à partir de la 2ème année. Cette partie devra augmenter dans le temps

c. Reconstruction du magasin partiellement détruit par Giovanna. Ce chantier sera conduit par les parents et le responsable s’engage à la bonne utilisation et au rangement. Ce projet sera présenté et mis au vote à l’AG

d. Récupération d’eau de pluie pour le nettoyage des latrines

e. Demande des élèves de 3ème pour faire un voyage d’étude après le BEPC. Le devis sera présenté et mis au vote à l’AG

f. Les élèves de 3ème sont invités à présenter un projet professionnel et nous verrons s’il est possible d’accompagner certains de ces projets. La démarche sera présentée en AG

g. Réparation d’une fuite sur le château d’eau (intervention couverte par la garantie)

h. Nous entrons dans la période de soudure et la cantine va reprendre à partir de la rentrée

i. Nous avons amené du matériel informatique et nous avons commandé 4 journées de formation à cet outil ainsi qu’à l’utilisation d’Internet puisque maintenant Amboditavolo est relié au reste du monde

j. Et puis, il y a eu cette formation par l’institut ISPEFMAD avec la participation de Nina que beaucoup connaissaient. Cette semaine de formation, prise sur les vacances scolaires, s’articulait sur quelques axes principaux :

1. Pédagogie active et participative

2. Psycho pédagogie

3. Utilisation des documents disponibles

4. Développer la pratique du français en classe

5. Jeux de rôle/évaluation

Il est à noter aussi que le repas de midi était pris en commun, la participation tout au long de la journée était sans faille et les stagiaires ont montré un réel intérêt pour cette démarche. Il est souhaitable qu’il y ait un prolongement.

En résumé, un réel progrès pour cette nouvelle équipe, une volonté d’avancer et une vision qui évolue vers la responsabilisation et le chemin vers un peu plus d’autonomie. Il faut absolument préserver et encourager cet état d’esprit

4. Tamatave c’est par là que nous terminerons notre périple. Nous avons rencontré tous les enfants encore parrainés. Lucien termine ses études de technicien en maintenance de matériel agricole, Emilie termine sa formation en bac + 2 informatique, Tsiory, Sylvano et Sébastien sont en 3ème

 

Voila 6 semaines qui nous ont semblé courtes mais en même temps on a l’impression d’être partis depuis 6 mois. Nous sommes cette fois agréablement surpris par cette évolution dans le comportement de cette équipe d’Amboditavolo. Les 3 jeunes en formation professionnelle au CDA vont pouvoir entrer mieux armés dans la vie active. Les jeunes de Tamatave terminent leur scolarité et Ludger continue à faire sa « révolution des consciences »

Sans votre aide et vos engagements, rien de tout cela ne serait possible

 

Annie et Claude Lextrait

 

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Quelques états d’âme « Retour de Madagascar »

 

Nous sommes de retour… La pensée et le cœur encore tournés vers Mada, avec tous ceux qui ont croisé notre route ou partagé notre séjour :

Avec Christian qui se dévoue sans compter, et avec qui nous nous sommes sentis si proches, avec les petites sœurs de Soavina, avec leur dynamisme et leur joie…

Avec Evariste et Nina qui œuvrent pour « ouvrir et élever l’éducation et l’enseignement à Madagascar » par la formation des enseignants

Avec Lutger et sa « révolution des esprits »

Avec Raymond le guide, qui a partagé avec nous avec combien de conviction, l’amour de son pays et le respect pour son environnement

Avec les enseignants et les parents d’élèves d’Amboditavolo qui ont compris, semble-t il, que «  la solution venait de l’intérieur »

Vous avez envie de nous accompagner ? (mais !!!)

Venez juste pour écouter, sentir … sans préjugés…pour découvrir et partager… accepter de «  recevoir » humblement…

Bien sûr, c’est un voyage fatigant, éprouvant, mais, au détour des chemins, quand on s’y attend le moins, il y a plein de choses qui vous sautent au visage et au cœur…La gentillesse des malgaches, leur joie de vivre, l’hospitalité offerte …

Une des dernières images d’Amboditavolo, la veille de notre départ pour Tamatave : Le vendredi soir, ce sont les vacances de Pâques : Les chants éclatent en CP1, puis suivi par le CP2, puis CE , puis CM ….Traversent la cour et rejoignent les classes du collège 6ème etc. … En décalé, différents…C’est une extraordinaire symphonie chantée à pleins poumons, de tout leur cœur.

Pour nous demain, c’est le départ, quel magnifique et émouvant au revoir…

Annie

 

3 Novembre au 2 Décembre 2013

Cette fois, des contraintes familiales feront que je pars seul et Frédéric me rejoindra du 9 au 21 novembre.

Merci Frédéric d’avoir bien voulu partager ce moment toujours riche d’enseignement et d’événements qui permet de mieux comprendre et de mieux appréhender ce que nous pouvons faire la bas et comment nous pouvons le faire.

 

Un mois au début de l’été, un mois en pleine période de litchis, un mois de période sèche avant la saison des pluies et des cyclones, un mois au cours duquel nous avons visité tous les sites sur lesquels L’Eau Vive intervient, un mois de pleine activité avec beaucoup d’invitations et donc de relations et d’échanges, un mois pour essayer de poursuivre les actions entreprises toujours avec la même vision d’accompagner quelques malgaches dans leur développement, leur réflexion sur la pauvreté et chercher ensemble, des moyens pour en sortir.

 

Mais cette période est aussi un entre deux tours de l’élection présidentielle après une période de transition de 5 ans (la durée d’un mandat). Les 2 premiers du premier tour, (un soutenu par le président de la transition et un autre soutenu par le président en exil), s’affronteront le 20 décembre. Les malgaches avec lesquels nous avons discuté sont assez pessimistes et pensent en général que le perdant du deuxième tour n’acceptera pas les résultats mais, à ce moment là, ce serait une autre période de transition qui s’ouvrirait et donc un nouveau désastre. Cette crainte est partagée par un éditorialiste d’un quotidien malgache qui dit : « Nous allons sortir d’un passé décomposé pour entrer dans un futur pas simple ». Si on a une vision un peu plus optimiste, ces élections étaient attendues depuis des années, elles peuvent se tenir, une majorité de citoyens peut s’exprimer et même avec des imperfections, c’est déjà une victoire. 

 

Nous passerons 2 fois visiter les membres de l’antenne pour parler de notre changement d’organisation puisque nous allons maintenant travailler directement avec l’équipe locale et il faut organiser cette transition mais aussi pour discuter, échanger tout simplement et nous continuerons à le faire.

 

Une visite au CDA nous permet de rencontrer l’équipe dirigeante mais également les 3 jeunes que nous accompagnons.

 

• Nirika, une jeune fille impressionnante de calme de lucidité et de détermination. Elle termine brillamment ses études de sage femme et devrait trouver facilement un travail d’autant qu’elle accepte d’exercer à la campagne.

• Faniry, qui va valider son BTS en électrotechnique après la soutenance de son mémoire. Il est actuellement en recherche d’emploi.

• Alya qui souhaite poursuivre ses études en comptabilité, gestion pour obtenir une licence dans ce domaine.

L’équipe du CDA est, bien sur, en recherche pour accompagner d’autres jeunes, ils doivent nous communiquer quelques dossiers que nous examinerons mais de préférence des programmes d’études courts et ciblés et nous nous engagerons en fonction de nos possibilités.

L’ordinateur que nous avons acheté en mars est bien opérationnel après quelques retards pour l’acquisition.

 

A Soavina, 110 élèves inscrits, nous visitons l’école de Miarna ou nous avons demandé à Ludger, son directeur, d’organiser un repas pour 60 à 80 personnes mais nous ne faisons pas le voyage que pour manger. La première partie de la journée est consacrée à l’examen des comptes et à la construction du budget 2014. Nous allons ensuite visiter la plantation d’arachides que nous avions préparée en Mars, 4 ha semés il y a environ 3 semaines. C’est une culture qui marche bien dans cette région et il est, semble t il, facile d’écouler la production soit en cacahuètes à griller soit pour la fabrication d’huile.

Nous arrivons à un budget à la charge de L’eau Vive en augmentation de 30 % par rapport à l’année dernière. Le produit de la culture des arachides devrait augmenter sensiblement la participation des parents au fonctionnement de l’école. Au moment de la récolte, on garde de quoi ensemencer 6 ha et on vend le reste. C’est typiquement la démarche que nous souhaitons promouvoir : La participation locale augmente grâce au développement d’Activité Génératrice de Ressources et progressivement mais mécaniquement la part de L’Eau Vive diminuera

 

A Amboditavolo où nous passerons la plus grande partie du temps, 256 élèves inscrits à la rentrée :

 

• L’équipe des enseignants est bien en place, identique à l’année dernière, ils sont très motivés et vont s’engager (8 sur 10) dans une formation qualifiante qui leur permettra d’avoir un diplôme professionnel reconnu (CAP ou licence suivant le niveau de départ). Cette formation se fera à distance avec des regroupements par bassin durant les périodes de vacances. Les 2 autres enseignantes, un peu plus âgées, suivront une formation premier secours et peut être, pour l’une des 2, une formation en coupe couture. J’étais parti avec l’idée de construire un bâtiment pour le présco (maternelle) mais l’avenir de cette activité est trop incertain. En effet, les parents ne comprennent pas que leurs enfants puissent rester 2 ou 3 ans dans la même classe, avec la même maitresse et ne comprennent pas l’utilité de cet enseignement. Bref, il y a un peu de communication et sensibilisation à faire sur le sujet. On met un plan en forme et nous verrons à la fin de cette année scolaire. Une nouveauté : la propreté du centre et des abords, un gros progrès. Plus de papiers, plus de plastiques qui trainent et les 2 trous pour le tri des déchets (brulage, compost) sont opérationnels.

• La période est exceptionnellement sèche et nous devons limiter la conso d’eau d’autant plus que le réservoir présente toujours une fuite en partie haute. L’étanchéité devrait être revue deuxième quinzaine de décembre. Le puits devrait être creusé d’environ 1m supplémentaire afin d’augmenter la ressource.

• Le jardin est plutôt bien et une visite au terrain 24 ha nous permet de constater que les arbres sont toujours là même si les orangers n’ont pas beaucoup grandi. Bruno, notre ingénieur agronome fait quelques recommandations et une équipe de l’ONG Agronomes et Vétérinaires sans Frontières que j’ai contactée, viendra faire quelques samedis de formation sur des sujets choisis par les parents. Le premier thème sera sur l’élevage des poulets gasy le 14 décembre (avec la vision d’en faire une AGR pour le centre), ensuite on parlera de nouvelles techniques de culture du riz (augmenter les rendements afin de diminuer la précarité alimentaire) puis la maladie qui décime les plantations de genévriers. D’autres thèmes sont encore prévus (par exemple fabrication de compost). AVSF est partenaire de la région Rhône Alpes qui vient de renouveler sa convention avec la région Atsinanana. Nous avons eu un très bon contact avec le responsable projets et je pense que ce partenariat sera profitable.

• La compta et le suivi des comptes, un point très important : nous présentons un tableau de suivi à renseigner et à nous envoyer chaque fin de mois. Plusieurs visites auprès de l’organisme bancaire de Vatomandry, l’ouverture d’un compte pour chacun, nous permet de penser que ce suivi devrait bien se passer.

• Une multitude d’autres sujets sont abordés et traités comme des réparations de tuyaux, la lutte contre les chauve souris, le voyage d’études des 3èmes, la cantine, la plantation d’arbres dans la cour, les conflits ou frictions entre personnes…

• Un sujet difficile avec la petite Nina, élève de CP, qui est en mauvais état, son corps n’est plus qu’une plaie rose et sèche, elle a des difficultés pour se nourrir et voilà 3 ans que ce calvaire dure. Sa maman (et sa famille) a fait ce qu’elle pouvait mais se trouve désarmée. Nous proposons d’essayer de faire notre part et de lui permettre, par une participation financière, de consulter un spécialiste à Tana, nous laissons un peu d’argent et nous aurons des nouvelles.

Il y aurait encore 1 000 choses à dire mais je voulais que ce petit CR soit court. J’ai à votre disposition un journal d’une quinzaine de pages et ceux qui veulent le recevoir n’ont qu’à faire signe.

 

Encore un séjour très riche en enseignements, en rapports humains, en compréhension de l’autre. Merci d’avoir lu ce petit CR et n’hésitez pas à demander d’avantage si le sujet vous intéresse.

 

Claude Lextrait

Christian Gaulon
Christian Gaulon